John Roney, vidéaste sous-marin, vient de publier des images saisissantes de la méduse à crinière de lion, l’espèce de méduse la plus grande, la plus longue et la plus lourde au monde. Filmée après le coucher du soleil dans la mer des Salish, sur la côte ouest de l’Amérique du Nord, cette créature majestueuse a été repérée grâce à un tentacule si long qu’il a fallu plus d’une minute au plongeur pour remonter jusqu’à son propriétaire. Les images révèlent la beauté translucide de cette géante des océans, avec sa cloche pâle ondulant au-dessus d’une masse orange et pourpre. Un spectacle rare et envoûtant qui rappelle la richesse insoupçonnée des profondeurs marines.
Une rencontre nocturne avec un géant des mers
L’aventure de John Roney commence de manière inattendue, quelques minutes seulement après le début de sa plongée. « Plusieurs minutes après le début de la plongée, j’ai remarqué un long tentacule fin traînant au-dessus de moi, s’étendant bien au-delà de mon champ de vision », raconte-t-il sur les réseaux sociaux. Ce qui frappe d’emblée, c’est la longueur démesurée de ce tentacule : Roney a dû le suivre pendant plus d’une minute dans l’obscurité avant de découvrir enfin la méduse à crinière de lion dans son intégralité. Cette durée de poursuite donne une idée vertigineuse des dimensions de l’animal. La scène se déroule dans la mer des Salish, une mer intérieure reliée à l’océan Pacifique, après le coucher du soleil, moment où ces créatures semblent particulièrement actives. Roney plongeait en compagnie d’un autre vidéaste sous-marin, tous deux à la recherche de rencontres exceptionnelles avec la faune marine locale.
La vidéo capturée montre la cloche translucide de la méduse flottant gracieusement dans l’eau, évoquant par ses mouvements une nappe qui ondulerait au ralenti. On y distingue nettement la masse orange et pourpre située sous cette ombrelle transparente, tandis que le son paisible de l’eau en arrière-plan ajoute une dimension presque méditative aux images. Certains plans rapprochés permettent d’admirer les détails hypnotiques des tentacules, révélant la complexité anatomique de cette espèce fascinante. La qualité des images témoigne du talent de Roney et de sa capacité à capter l’essence même de ces animaux marins dans leur environnement naturel, loin des côtes et des regards humains habituels.
Des dimensions qui défient l’imagination
Les chiffres associés à la méduse à crinière de lion donnent le vertige. « Ces créatures incroyables peuvent atteindre des tailles incroyables — le plus grand spécimen enregistré avait une cloche d’un diamètre de 7 pieds (2,1 mètres) et des tentacules s’étendant jusqu’à 120 pieds (36,6 mètres) », précise John Roney. Ces 120 pieds, soit 36,5 mètres selon le Smithsonian Museum of Natural History, font de cette espèce la plus longue méduse connue au monde. Pour donner une échelle de comparaison, cela équivaut à peu près à la longueur d’une baleine bleue ou d’un terrain de basket-ball. La cloche de 2,1 mètres de diamètre représente quant à elle une surface impressionnante, bien supérieure à la taille d’un être humain adulte.
Concernant le poids, les estimations sont tout aussi stupéfiantes. Le Guinness World Record indique un poids maximal estimé à plus d’une tonne, calculé en tenant compte de la taille du corps, du volume et de la masse totale des tentacules. Cette mesure reste toutefois approximative, comme le souligne l’article source avec une pointe d’humour : il est difficile d’obtenir une pesée exacte de ces créatures gélatineuses. Cette masse imposante fait de la méduse à crinière de lion non seulement la plus longue, mais également la plus lourde espèce de méduse répertoriée. Ces dimensions extraordinaires ne sont toutefois pas la norme : la plupart des spécimens observés sont de taille inférieure, même si ils restent impressionnants comparés à d’autres espèces de méduses plus communes.
Une arme redoutable mais pas mortelle
La beauté de la méduse à crinière de lion ne doit pas faire oublier son arsenal défensif et de chasse. Roney explique que « elles utilisent leurs tentacules urticants pour capturer, ramener et manger des proies telles que des poissons, du zooplancton et d’autres méduses ». Ces tentacules urticants constituent l’outil principal de chasse de l’animal : ils sont couverts de cellules spécialisées qui libèrent du venin au contact, permettant ainsi de paralyser les proies avant de les consommer. Le régime alimentaire varié de cette méduse témoigne de sa position dans la chaîne alimentaire marine, où elle joue le rôle de prédateur efficace malgré son apparence fragile. L’aspect visuel de l’animal ajoute à son charme pour les photographes : « Elles ont également ces couleurs orange, pourpre et cramoisi profondes et vibrantes que j’adore filmer », confie le vidéaste.
Mais Roney conclut son message par un avertissement clair : « Mais attention — c’est une méduse que vous ne voulez définitivement pas toucher ». Selon le Virginia Institute of Marine Science, la piqûre de la méduse à crinière de lion est modérément douloureuse. Si elle n’est pas mortelle pour l’homme, elle reste désagréable et peut provoquer des réactions cutanées importantes. Cette réputation inquiétante a d’ailleurs inspiré Sir Arthur Conan Doyle, créateur de Sherlock Holmes, qui a mis en scène cette créature comme un mystérieux meurtrier dans sa nouvelle « The Adventure of the Lion’s Mane ». La taille extrême de certains spécimens peut également alimenter les cauchemars de certains, même si ces rencontres restent rares : la plupart des méduses à crinière de lion sont généralement repérées loin des côtes. L’article rappelle toutefois qu’il existe des espèces bien plus dangereuses, comme la cuboméduse australienne, considérée comme l’animal marin le plus venimeux au monde.
Conclusion : un spectacle rare qui célèbre la biodiversité marine
Les images de John Roney offrent une fenêtre exceptionnelle sur l’un des animaux les plus impressionnants des océans. La méduse à crinière de lion, avec ses 36,5 mètres de longueur maximale et son poids dépassant la tonne, représente un record absolu dans le monde des méduses. Ces créatures, généralement observées loin des côtes, restent méconnues du grand public malgré leur taille spectaculaire. La rencontre nocturne documentée dans la mer des Salish rappelle que nos océans recèlent encore de nombreux trésors à découvrir et à protéger. Les tentacules urticants de cette espèce, bien que modérément douloureux pour l’homme, jouent un rôle essentiel dans l’équilibre des écosystèmes marins. En capturant ces images hypnotiques, Roney contribue à sensibiliser le public à la beauté et à la fragilité de la vie sous-marine, un patrimoine naturel qu’il est urgent de préserver pour les générations futures.
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Source : Gizmodo