Plus d’un demi-siècle après Apollo 17, l’humanité se prépare à refouler le sol lunaire. Mais contrairement aux annonces trop optimistes de certains médias, ce ne sera pas en 2026. La NASA a confirmé en décembre 2024 que la mission Artemis III, chargée du premier atterrissage habité du programme, ne pourra pas avoir lieu avant mi-2027.
Un calendrier réajusté
Initialement visé pour septembre 2026, Artemis III a été décalée d’au moins un an. La cause ? Des correctifs sur le bouclier thermique d’Orion, après les observations d’Artemis I, et les retards du Starship HLS de SpaceX, qui servira de module d’alunissage. La mission Artemis II, simple survol de la Lune avec équipage, a elle aussi glissé à avril 2026. Ces ajustements illustrent la complexité technique d’un retour habité sur la Lune.
Une mission ambitieuse
Artemis III enverra quatre astronautes en orbite lunaire à bord de la capsule Orion. Deux d’entre eux descendront ensuite près du pôle Sud lunaire grâce au Starship HLS. La mission devrait durer environ 30 jours, dont une semaine en surface, avec un programme riche : sorties extravéhiculaires, prélèvements d’échantillons et études du givre d’eau, ressource cruciale pour les futures expéditions vers Mars.
Inclusion et équipage
La NASA a clairement affiché ses ambitions : la première femme et la première personne racisée marcheront sur la Lune dans le cadre du programme Artemis. Mais attention : la composition exacte de l’équipage d’Artemis III n’est pas encore dévoilée. En revanche, Artemis II comptera déjà un astronaute non-américain : le Canadien Jeremy Hansen, qui deviendra le premier à voyager au-delà de l’orbite terrestre basse.
Des défis technologiques
Si Orion a validé la plupart de ses tests, le module lunaire de SpaceX reste le point le plus risqué du programme. Starship doit encore démontrer sa capacité à ravitailler en ergols en orbite et à réussir un aller-retour complet depuis la surface lunaire. Le comité de sécurité de la NASA a d’ailleurs averti que le calendrier restait “très tendu”. Autrement dit, même 2027 pourrait encore évoluer.
Et après ?
Artemis IV est d’ores et déjà prévu pour pas avant 2028. Cette mission marquera la première visite habitée à la future station spatiale Gateway, en orbite autour de la Lune, avec l’installation d’un module européen et japonais (I-Hab). Objectif : établir une présence continue autour de notre satellite et préparer les premières étapes vers Mars.
Pourquoi c’est majeur
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Retour historique : premier atterrissage humain depuis 1972.
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Inclusion : première femme et première personne racisée sur la Lune.
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Science : exploration du pôle Sud et de ses ressources en eau.
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Technologie : tests grandeur nature du Starship comme module lunaire.
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Vision : tremplin vers Mars et au-delà.
En clair, Artemis III ne sera pas le “grand retour” en 2026, mais bien au plus tôt en 2027. Et si les délais peuvent frustrer, ils témoignent aussi d’une exigence de sécurité et de fiabilité. Après tout, l’humanité n’a pas marché sur la Lune depuis plus de 50 ans : quelques mois de patience supplémentaires ne changeront pas la portée historique de l’événement.